Rygar

Gladiateur sprinter sous amphétamine !

Version arcade

Rygar fait partie de ces bornes devenues célèbres par la force des choses, étant donné qu’on les apercevait aussi bien dans de grands centres commerciaux, de petites cafés ou encore dans de vraies salles d’arcade. Réalisé par la firme Tecmo en 1986 ,le titre à sa sortie impressionne car il exploite parfaitement bien un hardware plutôt classique. Et le résultat se voit à l’écran : des paysages variés et colorés comme un couchant de soleil à Béthune, une action trépidante grâce à un scrolling efficace et rapide associé à une bande son répétitive mais efficace. Il permit d’ailleurs à Tecmo de se faire connaître en occident bien avant les célèbres séries Ninja Gaiden et Dead or alive. Pour autant, aussi bien fait soit-il, ce titre arcade n’a en effet lors de sa sortie en France (avec un an de retard sur le japon) rien de révolutionnaire eut égard à d’autres titres précurseurs en plateforme action tels Ghost’n goblins, Trojan, Wonderboy, Athena ou Rolling thunder. Mais son omniprésence dans les salles et ses qualités techniques indéniables lui permirent de rivaliser sans difficulté avec toutes les pointures cités précédemment.

L’introduction ici présentée plante immédiatement le décor : « 4,5 milliards d’années se sont écoulés depuis la création de la Terre. Nombre de dominateurs ont régné de toute leur gloire, mais le temps était leur plus grand ennemi et défit leur règne. Et maintenant, un nouveau règne commence… »

Tecmo avec un tel scénario ne cherchait pas vraiment à se démarquer de ses concurrents ni ne s’encombrait de multiples digressions. Il s’agissait juste de donner un prétexte et un vague contexte au joueur afin d’incarner un fier et valeureux combattant parcourant des mondes fantastiques et indéfinis que l’on pourrait situer autour de la protohistoire (Age de bronze ou de fer). Pour autant, ce jeu n’en possède pas moins une ambiance assez unique, entre films d’arts martiaux des années 70 et atmosphère type Métal Hurlant. Avec un petit côté Planète des Singes aussi, pour le nombre d’ennemis simiesques que l’on rencontre. Ce qui impressionne d’emblée, c’est la grande variété des décors. En effet, les niveaux sont tous différents, même si certains se ressemblent beaucoup. Dans le désordre, notre  guerrier traverse un cimetière de mammouths, le village des hommes-fourmis, une cascade, un pont de cordes entre deux falaises, une caverne de glace ou bien encore  un paysage lunaire…

L’action prend donc la forme d’une course effrénée  en scrolling » horizontal, entraînant le guerrier légendaire dans une succession de 27 niveaux d’action pure et dure. Fait original : seul le dernier vous opposera un boss. La difficulté vient également du fait qu’ils sont chronométrés, le joueur ne dispose que de cent secondes pour finir chaque stage. En cas de dépassement un énorme monstre (sorte de citrouille d’halloween) apparaitra en traversant l’écran afin de vous exterminer, en supplément des antagonistes toujours présents. Vous disposez de trois vies par crédit et en perdez une dès que vous vous faites toucher, ou si vous tombez. Les ennemis sont variés également, avec cependant des sprites relativement petits et peu détaillés. En revanche, leurs mouvements sont variés et ne souffrent d’aucun ralentissement malgré le surnombre à certains moments. Fort de son univers mythologique et de la musculature de son héros, la série connaitra des portages sur nombre de machines : CPC, Commodore 64, Lynx, MasterSystem, ZX Spectrum… Puis, Rygar tombera dans l’oubli, jusqu’à ce que Tecmo tente de faire revivre le mythe du guerrier huilé en remettant le couvert sur Playstation 2 et Wii pour une aventure dans le Péloponnèse cette fois ci et au dans un environnement 3D. Simple avis personnel (cf. le mini test plus bas), la magie n’opère plus de la même manière et ce même après  avoir subi un lifting des plus classieux !

Dans son long périple, le valeureux guerrier dispose d’un Diskarmor, arme de type roue dentée à mi-chemin entre le yoyo et le frisbee qui lui sert à la fois de système d’attaque et de boucliers. Plus précisément, il s’agirait d’une chaîne se terminant par un disque de métal, à la portée assez raisonnable. Le héro traverse ainsi les différents mondes sauvages à l’aide de cette arme puissante en démolissant tout sur son passage : ennemis et éléments du décor. Au fil de ces multiples terrains accidentés, il acquière de nouvelles capacités via ce diskarmor, lequel peut être améliorer en cumulant points et pierres mystiques. Voilà pour les grandes lignes. Rygar se contrôle simplement au moyen de deux boutons, l’un destiné à sauter, l’autre à frapper. En cours de jeu, vous découvrirez de nombreux bonus sur les cadavres des ennemis ou plus souvent en détruisant des statues de pierres qui apparaissent ça et là. Voici répertoriés les cinq pouvoirs du guerrier :

  • l’étoile qui augmente la portée de votre disque
  • la couronne qui en augmente la puissance
  • le tigre qui vous permet de tuer un ennemi en lui sautant dessus
  • la croix qui vous rend momentanément invincible
  • le soleil qui vous permet de frapper vers le haut à longue portée.

D’autres artefacts vous permettent de récupérer un peu de temps, de tirer des boules de feu, ou même de faire exploser tous les ennemis à l’écran (rares sont ceux-là heureusement, il n’y en a qu’un par niveau, souvent bien caché). Le reste ne sert qu’à augmenter votre score. A la fin d’un niveau vous entrez dans un temple. Sont alors décomptés votre temps de parcours, le nombre d’adversaires abattus et votre rang, qui dépend lui aussi de votre taux de massacre. Tout ceci vous confère à nouveau divers bonus. Le jeu est facile à prendre en main et très jouable. De plus, il est particulièrement nerveux, avec des vagues d’ennemis parfois impressionnantes. D’où une difficulté assez importante, alliée à une durée de vie à toute épreuve. Sans être très longs, les niveaux sont suffisamment nombreux. Cependant, leur linéarité provoque vite la répétitivité.

Musique maestro !

Rygar bénéficie une bande son répétitive mais bougrement entrainante . La musique est du genre épique et rend bien l’atmosphère d' »Heroic fantasy » , très en vogue en 1986 . Elle se présente sous forme d’un thème musical unique mais dynamique avec une séquence basse très présente, appuyée par des bruitages extravagants mixés très en avant (bruit de saut, d’impact du diskarmor, déchirement des ennemis). Pour preuve, la borne signalait sa présence sonore lorsque vous entriez dans ces assourdissantes fournaises (cafés ou salles d’arcade) par le long cri que poussait le héros lorsqu’il se faisait tuer, ce qui arrivait très souvent compte-tenu de la difficulté monumentale du jeu. Impossible donc ne pas entendre les mélopées métalliques de la puce sonore propriétaire (disposant de la célèbre synthèse FM) et autres samples 8 bits ultra impactants cités plus haut !

Un Rygar sinon rien !

Voilà pour les grandes lignes. Rygar est un pur concentré d’adrénaline fonctionnant sur la base convenue du scoring (en effet comme dans la plupart des jeux d’arcade, la recherche du score maximum motive le joueur). Cet aspect est relativement développé sur ce titre, en comparaison avec les autres jeux de la même période. Cette légende de l’arcade représente la quintessence du jeu « rentre-dedans », linéaire (comme la plupart à l’époque) et addictif par excellence. Souvent copié mais jamais égalé en terme d’action frénétique et d’efficacité au point de faire passer un Shinobi ou un Ghouls’n’ Ghost pour des jeux anémiés, Rygar peut se targuer d’avoir bien traversé les ans depuis sa naissance dans les salles bruyantes et fumantes des 80’s. Un papy certes un peu ridé mais toujours vivace aujourd’hui si l’on ne se focalise pas trop sur l’aspect suranné de ses graphismes et sur le classicisme de son action orientée arcade.

Les différentes versions

De par sa notoriété, le jeu est vite adapté sur de nombreuses machines dont une belle version Famicom très différente de l’original.

Version NES

Tous les portages du jeux

Version Playstation

Après une brève séquence d’intro dans la grande lignée des beat’em all – comprenez par là, nulle, creuse, téléguidée et insipide, vous vous retrouvez de nouveau dans la peau d’un guerrier légendaire parti cette fois sauver votre princesse dans un monde tinté de mythologie .

Techniquement, c’est relativement bon. Les décors sont très sympas, les musiques collent bien à l’action et l’on progresse de façon fluide et agréable dans les différents niveaux.
Vous disposez de deux boutons d’attaque. Malheureusement, ils est difficile d’orienter les coups et l’on tombe trop souvent dans le syndrome beat’em all où, se faisant emmener par ses combos faits de matraquage de bouton, on se fait bêtement avoir dans le dos. Parfois très frustrant, mais pas insurmontable avec un peu de doigté, on s’habitude et les coups passent plutôt bien. Toutefois, Ils manquent de variété pour faire perdurer l’intérêt.

En synthèse, cette itération nouvelle vague de Rygar, est bien réalisé, mais un peu trop monotone pour être en capacité de rivaliser avec les grands noms du genre. De fait, le succès ne fut pas vraiment au rendez vous lors de sa sortie.
Afin de progresser, à l’instar du jeu original, vous devrez parfois acquérir de nouvelles compétences, comme le fait de pouvoir glisser. Les ennemis dans cette version sont peu nombreux et les phases d’explorations, faites de monotones bousillage de décors, s »avèrent assez lourdes. Les boss, en revanche , sont plus remarquables et parfois impressionnants de par leur gigantisme . Nanti de ce grand pouvoir que procure le Diskarmor, notre titan  traverse les 27 mondes que comprend le jeu avec une foulée à faire pâlir un athlète olympique et en démolissant tout sur son passage : bestiaire et éléments du décor. A la fin du jeu , il ne peut en rester qu’un et c’est après avoir décimé des centaines d’ennemis que notre héro affronte un monstre géant final dont la mort clôt cette aventure légendaire, du moins jusqu’à aujourd’hui . Qui sait, Rygar connaitra peut être une nouvelle aventure dans un énième reboot, magnifié par la technique ou bien tout en retro pixels en hommage à son illustre ancêtre de l’arcade !

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